La Langue des Signes Française

La Langue des Signes Française (LSF) est une langue naturelle qui a la même propriété linguistique que les langues parlées. Elle a évolué au fil des années dans les différentes  communautés de sourds à travers les régions de France. Malgré une idée répandue, il n’est pas une seule langue des signes universelle dans le monde. Comme toutes les langues parlées, la LSF varie considérablement entre les régions, ce sont des variétés linguistiques qu’il convient de protéger et de respecter.

Les langues des signes sont, pour les sourds, le seul mode linguistique véritablement approprié qui leur permette un développement cognitif et psychologique d’une manière équivalente à ce qu’il en est d’une langue orale pour un entendant.

Pourtant, il est primordial de ne pas oublier qu’au cours des siècles, les personnes sourdes ont traversé des périodes plus ou moins sombres en matière de droits linguistiques. Depuis l’idéologie aristotélicienne selon laquelle la parole articulée permet  la pensée et l’ouïe, l’apprentissage ; les sourds sont victimes de traitements inhumains,  dévalorisants et sont considérés hélas comme des gens inférieurs qu’on doit faire correspondre aux « normes ». C’est un déni profond des droits de l’homme extrêmement grave.

La FNSF soutient la demande du pardon de l’État français aux victimes du Congrès de Milan, car il y a non seulement l’interdiction de l’usage d’une langue mais l’interdiction de  transmission d’un patrimoine. Il y avait donc une forte volonté d’éradiquer une langue naturelle de toute l’humanité.

La FNSF soutient le respect de la valeur linguistique et culturelle de la Langue des Signes elle-même. Nous retrouvons encore à ce jour un manque de respect de la dignité de la  personne sourde avec la surmédicalisation. Dans ce cas-là, la Langue des Signes Française est très souvent mise de côté, considérée comme un « langage », un « outil de communication » ou « une deuxième chance » pour les enfants sourds.

Par conséquent, la FNSF soutient la reconnaissance de la Langue des Signes Française dans toutes les institutions de la République française ainsi que l’interprétation de et vers la langue française et l’enseignement “de” et “en” LSF. La politique linguistique de l’UE stipule que « l’utilisation des différentes langues parlées par les citoyens est un facteur important pour assurer une plus grande transparence, une légitimité et une efficacité ». En ligne avec cette politique, la FNSF soutient activement l’accès à la langue minoritaire qui est une langue nationale pour tous les citoyens de la République française.

Fournir des interprétations dans autant d’institutions que possible serait une solution idéale, mais en raison de restrictions financières et professionnelles, ce n’est pas toujours possible. Toutefois, l’accès à la langue des signes française doit toujours être une priorité et est le seul moyen de fournir un accès complet et égal. Par conséquent, on est – bien que n’étant pas la solution parfaite – une bonne option lorsque vous travaillez avec un public varié.

Au cours des dernières années les personnes sourdes ont beaucoup voyagé, en  prenant part à des événements internationaux, qui ont augmenté la nécessité d’une langue véhiculaire, comme l’anglais qui est largement utilisé aujourd’hui. Les premiers récits de personnes sourdes utilisant un « mode de communication internationale » pourrait être vu en 1924 à Paris, lors des Jeux internationaux pour les sourds (maintenant connu sous le nom de « Deaflympics »). Au cours des années 1970, la Gestuno a été créée par la Fédération Mondiale des Sourds (WFD). Ils ont décidé d’adopter un certain nombre de signes dans une tentative de créer un système de signes pour faciliter la communication au Congrès Mondial des Sourds de la WFD qui a lieu tous les quatre ans. Bien que la liste des signes ne soit pas devenue largement acceptée, le concept d’un système de signes internationaux a poursuivi le développement.